Les Bicloucipedistes Sur les routes d’Europe

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Gëzuar !

 

Mirëdita !

Gëzuar, en albanais, veut dire heureux. Cela se dit au moment de trinquer, au café comme au raki. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que nous le sommes, heureux, après une semaine très riche en émotions.

Nous vous avions laissés à Ostuni en Italie. Cinq minutes après avoir posté notre dernier article, nous avons croisé Teresa et Davide, qui nous ont invités à manger avec eux dans une poissonnerie. Teresa a réussi à nous obtenir un prix d’enfer pour une assiette de pâtes aux fruits de mer bien frais. C’était un régal. Voyant que la pluie ne cessait de tomber, elle nous a ensuite fait la proposition de venir dormir dans son trullo, l’habitat au toit pointu des bergers des Pouilles. Ni une ni deux, nous avons accepté l’invitation. Et nous avons passé une nuit magique dans sa petite maison du 18 ème siècle. Le lendemain, nous avons pris le petit déjeuner avec nos hôtes et sommes partis en direction d’Alberobello, la ville des trulli. C’était beau à voir, mais nous étions plus épatés encore d’avoir pu dormir dedans !

Nous avons ensuite mis le cap sur la côte, direction Polignano a mare. Nous y avons fait notre dernier camping sauvage d’Italie, au milieu des barques et des petites maisons blanches. On se serait déjà cru en Grèce. Il ne nous restait plus que quelques kilomètres avant d’atteindre Bari et de prendre le bateau pour l’Albanie. Nous avons passé la nuit sur le ferry, tant bien que mal, par terre entre les sièges.

Après neuf heures de traversée, c’est à Durrès que nous avons accosté. Le dépaysement a été total.  Nous avons pédalé sur l’autoroute une quarantaine de kilomètres avant de pouvoir mettre nos roues dans la campagne. A la recherche d’un emplacement de camping, nous nous sommes arrêtés dans une boucherie. Les gars du coin étaient bien désappointés. Ils ne comprenaient pas qu’on veuille dormir sous la tente. Mais là, Mynyr est arrivé en parlant italien, et nous étions sauvés. Il nous a d’emblée proposé de dormir chez lui. Dallandyshe, sa femme, a tué une poule pour nous ! Nous avons mangé comme des rois  en parlant de la vie, des Albanais qui savent vivre en harmonie malgré les multiples religions du pays, de sa dure vie d’exilé économique en Italie, de leurs filles qui font des études, etc, etc. C’était très émouvant pour nous de pouvoir partager ce moment avec eux.

Les sacoches remplies de raki, d’oranges et de mandarines, nous avons poursuivi notre route à travers la campagne. Pour une fois, nous n’étions pas les seuls à ralentir les voitures. Sur la route, nous avons croisé de nombreuses charrettes tirées avec des ânes, des troupeaux de moutons, de chèvres, de vaches… Nous avons repris l’autoroute jusqu’à Fier, une grande ville où nous sommes arrivés presque de nuit. L’option camping n’était plus envisageable. Nous avons trouvé un hôtel à 20 euros (« pas cher », comme dirait le frangin Guillaume) avec miroirs au plafond, s’il-vous-plaît. Nous y avons fait beaucoup de « gezüar » à la santé de Mynyr et de Dallendyshe…

Le lendemain, sous une pluie torrentielle, nous avons pris le biclou pour Vlöre. La route n’était pas palpitante et nous étions trempés jusqu’aux os. L’option hôtel pas cher a encore été de mise…Nous avons dormi juste à côté de la place du drapeau, celle où a été levé pour la première fois le drapeau albanais. Lassés de l’autoroute, nous avons décidé de couper à travers les montagnes. Direction Kotë, puis Kuç. Bon sang que ça grimpait ! Mais les paysages étaient magnifiques et le soleil était de la partie. La route était un peu défoncée, mais nous passions encore entre les trous. Nous avons discuté avec plusieurs bergers croisés sur la route, l’activité agricole étant ici essentiellement pastorale. Nous avons pu poser notre campement au milieu des montagnes…et de trois chiens, qui nous ont attaqués à la nuit tombée. Une grosse frayeur pour pas de mal. Presque rien à côté de l’attaque du lendemain matin, celle d’un pitbull. Voyant le machin courir vers nous, Antoine, malgré son bâton, en est même venu à dire « On n’a aucune chance ». Fonçant sur la route destroy coupée par un torrent d’eau, nous avons pédalé comme des dératés pour lui échapper. Ouf, encore une grosse peur pour pas de mal. Mais ces attaques à répétition nous ont mis les nerfs à vif. Chaque ferme isolée a fini par nous remplir de panique. Catherine en est même venue à collectionner les cailloux dans ses poches pour les jeter aux chiens.

Nous avons fini par atteindre Kuç et sa taverne aux poissons. Nous y avons fait une belle pause gastronomique avant de reprendre la route pentue et passablement délabrée. C’est un euphémisme. Il a fallu pousser le vélo sur plusieurs kilomètres avant d’atteindre le col. Et là, un panneau, direction Borsh, à gauche. Nous suivons les indications. Incapables de remonter sur le vélo sur la route pierreuse, nous descendons à pied. Quelques kilomètres plus loin, nous nous trouvons face à un éboulement total de la « route ». Demi-tour au beau milieu de la montagne. Nouvelle attaque de chiens errants (ou était-ce des loups?). En montée cette fois. Antoine gère. Nous commençons à nous démoraliser, sans savoir où nous allons. Voyant un camion sur l’autre versant de la montagne, nous reprenons espoir et retournons jusqu’à un embranchement. Nous décidons de suivre les traces de 4×4 dans la boue. Il commence à se faire tard et il pleut des cordes. Nous espérons trouver un village avant la nuit. Et là, après quelques kilomètres d’incertitude complète, nous apercevons un troupeau de moutons. Malgré la route peu engageante, nous remontons sur le biclou pour le rattraper. Nous faisons la rencontre inespérée de Padeli, le berger, qui nous emmène à Correj, son village, où nous dormirons chez lui et sa femme Kani. Merci la bonne étoile. Cette journée a sans aucun doute été la plus dure du voyage, mais aussi l’une des plus fortes. Nous avons passé la nuit chez un berger albanais qui ne pourra même pas recevoir notre carte postale de remerciements parce que la poste ne vient pas jusqu’à chez lui.

Ce matin, nous avons de nouveau poussé le tandem sur les chemins de montagne pour atteindre Borsh et la mer, d’où nous avons suivi une côte escarpée jusqu’à Saranda. Nous y avons trouvé un hôtel pas cher dans lequel nous nous remettons de nos émotions, réparons les rayons cassés du vélo, buvons quelques gëzuar en espérant avoir de vos nouvelles à vous bientôt.

Bises et à la semaine prochaine !

 

 

 

Puglia, ti amo !

 

Ciao ragazzi !

Nous profitons d’un temps pluvieux pour nous mettre au chaud avec un bon cappuccino et des cornetti caldi. Nous vous écrivons d’Ostuni, une « citta bianca » du cœur des Pouilles. C’est très joli, comme le reste de cette région dont nous sommes littéralement tombés amoureux. Accueil incroyable, côte sauvage préservée du tourisme de masse, mer turquoise, oliveraies, murets de pierres, dolmens, villes d’art et d’histoire… C’est un peu le bouquet final de notre périple d’un mois et demi en Italie.

Nous avons commencé par longer la côte ouest de Tarante à la magnifique ville fortifiée de Gallipoli. La première journée, nous aurions pu compter sur les doigts le nombre de personnes croisées sur cette route à travers les dunes. Mais soudain, alors que nous commencions à chercher un campement, nous avons aperçu un attroupement sur une grande place. Un mirage ? Non, il y avait bel et bien du monde pour attendre le grand feu de la San-Antonio. Nous avons décidé de nous arrêter là pour prendre part à cette fête religieuse populaire. Grand bien nous en a pris. C’était une superbe soirée pleine de chaleur, au sens propre comme au sens figuré.

Le lendemain, nous avons repris la route côtière à nouveau déserte, mis à part quelques chiens errants. La chance nous a guidés chez Giuseppe et ses trois petits cabots. Nous voulions planter notre tente sous ses oliviers, il nous a invités à nous installer sur sa terrasse. Puis il nous a demandé si nous aimions le vin. Quelle question ! Nous avons passé la soirée à papoter avec ce sympathique retraité, en italien s’il vous plait. Nous avons encore fait quelques progrès grâce à lui.

Mardi, nous avons atteint la pointe sud du pays, à la croisée des mers Ionienne et Adriatique. Tandis que nous pique-niquions sous le phare, un homme est venu à notre rencontre. Il nous a dit de ne pas bouger, qu’il allait revenir. Et effectivement, il est revenu quinze minutes plus tard avec du poisson cuisiné aux légumes. Un délice !

Depuis Santa Maria di Leuca, nous remontons la côte est de l’Italie. A Tricase, nous avons fait escale au port. Antoine y a rencontré Valentina et Daniele, un couple de trentenaires qui nous a invités à dormir à la ferme. Nous avons donc visité Otranto et son duomo avant de mettre le cap sur les terres pour rejoindre nos nouveaux amis à Poggiardo. Ils nous ont fait parcourir de nuit la « Florence du sud », Lecce, où nous avons partagé un excellent repas. Encore une rencontre marquante.

Après leur avoir fait essayer notre bécane, nous avons repris la route des Pouilles, loin de la côte pour une fois. Il pleuvait des cordes quand nous avons décidé de nous arrêter faire quelques courses dans un supermercato. A peine entrés à l’intérieur, nous avons vu deux policiers nous suivre… Nous n’avions pourtant rien à nous reprocher. Ils étaient simplement entrés pour nous saluer et nous demander ce qu’on trafiquait avec notre biclou. A la fin de la conversation, ils nous ont tendu la main pour faire un « give me five ». Du grand délire. Mais ce n’était pas fini. Tandis que nous réglions nos courses, le caissier, Donato, nous a proposé de boire le café avec sa mama et son papa, dans le rayon des fromages. Il nous a ensuite guidés en voiture jusqu’à notre direction. Quand on vous dit que l’Italie du sud, c’est un peu la chanson pour l’Auvergnat.

Il ne nous reste plus beaucoup de kilomètres avant de rejoindre Bari pour prendre le bateau vers l’Albanie. L’aventure a été sacrément chouette en Italie, mais elle ne faisait que commencer…

Bon week-end à tous !

 

Camion, bateau, train, vélo…

 

Salut la compagnie !

Plus de Ricetons pour rédiger notre billet hebdomadaire, les vacances dans les vacances sont bel et bien finies… Et qu’est-ce que c’était chouette ! On a eu du mal à se remettre de l’au revoir. Même tonton Antoine a versé sa petite larme sur le biclou.

Il nous reste donc à vous raconter la fin de cette aventure commune. Nous vous avions quittés avant d’attaquer la Sicile baroque et ses milliers de marches (les enfants ont compté, les adultes ont trinqué). Caltagirone, Ragusa, Modica, Noto et Syracuse. Nous étions contents d’être en camion pour passer d’une ville escarpée à l’autre. Dans les rues, il fallait marcher le nez en l’air pour admirer toutes les drôles de fioritures accrochées aux façades. Y’avait du monde au balcon, comme l’ont fait remarquer les garçons. Malgré leurs points communs architecturaux, chacune des villes avait son identité propre. Et nous avons longuement échangé sur nos préférences respectives. Mais Modica, peut-être grâce à son chocolat, a fait l’unanimité.

Nous avons ensuite rejoint notre camp de base sur l’Etna où nous avons passé une soirée mémorable chez Sandro, le roi des antipastis, de la pizza et des vins nature. Le lendemain matin, étonnamment sans mal de tête, nous avons tous repris les vélos pour dévaler les pentes du volcan jusqu’à la mer. Même la petite Jeanne a fait un bout de chemin avec nous !

Pendant que nous passions la barre des 8000 kilomètres avec Paul et Marie, le camion balai se chargeait de trouver un beau spot sur la plage. Olivier avait la pression. Il fallait que ce soit à la hauteur de ses 40 ans à fêter. Mission accomplie. Il a soufflé ses bougies en Sicile, sous les étoiles et après avoir bu notre cru 2014 : le Stromboli. Une petite dose de limoncello pour un grand godet de vin blanc. Idéal pour les grands moments 😉

Mardi matin, cette fois, c’était le grand départ. Après un bon cappuccino en famille, nous avons largué les amarres, « direction notre histoire ». Nous nous sommes quittés en chantant la chanson préférée de Juju.

De nouveau seuls sur notre biclou, nous avons rejoint Messine pour prendre le bateau et retrouver la Calabre. Un peu nostalgiques de la famiglia, nous avons eu la chance de tomber sur Joseph et Dany au moment de chercher le campement. Ce couple de Français expatriés nous a autorisés à planter au pied de son camping car. Et au réveil, c’était croissants, oranges, olives et œufs durs pour le pique-nique. La totale ! Requinqués, nous avons repris la SS 106.  Mais cette route est dangereuse et nous avons réalisé que nous étions à la traîne dans notre périple. Une fois n’est pas coutume, nous avons cherché la gare la plus proche. Tant bien que mal, nous avons enchaîné les petits trains de campagne pour avancer plus vite. Et une chose est sûre, nous nous sommes mis tous les contrôleurs à dos. Le moins commode nous a certifié que notre biclou n’était pas un vélo. « Ma che non e una bici !!!! », répétait-il en agitant la main les doigts vers le haut. Héhé !

Entre deux treni, nous avons pédalé 100 km dans une pampa plutôt hostile. A Crotone, alors que nous étions en train de faire demi-tour, cinq chiens se sont mis à notre poursuite au milieu des bagnoles. Antoine a usé du bâton comme un chef. Le soir même, en hommage à Marie et Olivier, nous sommes allés acheter une bouteille de vin (du Ciro) dans une cave. Le patron nous a offert de dormir dans son bed and breakfast en travaux, et son ami œnologue nous a offert une bouteille de mousseux tellement bon qu’on dirait du Champagne.

Nous avons repris le train de Ciro à Sibari. A l’arrivée, un monsieur nous a offert des oranges. Le premier d’une longue série sur cette route multivitaminée de Calabre.

Aujourd’hui, notre objectif était Taranto et nous y sommes arrivés après 100 kilomètres venteux sur l’autoroute. Nous sommes épuisés mais heureux d’avoir franchi cette étape. Nous avons trouvé un camping ouvert et demain matin c’est douche chaude. Cap sur les Pouilles !

Des retrouvailles éruptives

 

Ciao a tutti !

Nous tardons un peu à poster les dernières nouvelles car les vacances en famille ont été bien remplies. Marie et Olivier ont travaillé d’arrache-pied pour vous les raconter. Bonne lecture et à la prochaine ! Antoine et Catherine.

Cela fait maintenant plus d’une semaine que nous avons retrouvé Catherine & Antoine, mais cela nous paraît bien plus long tant nous avons partagé d’aventures.

Nous avons fêté nos retrouvailles à Taormina, par un petit campement sauvage au bord de l’eau.

Les Horiot arrivent: « Mais où sont les vignes par ici ? »

Dès le lendemain, cap sur l’Etna, nous faisons 2 équipes : 4 biclous-relais et le camion-balai. Jamais le fameux dicton Sicilien n’a été si vrai: « Quand le cycliste a la mer dans le dos, ça va monter haut ! » 900m de dénivelé récompensé par une vue imprenable sur le volcan en activité. Nous sommes accueillis par Frank, vigneron à Solicchiata. Il nous guide vers ses vignes en terrasse sur les pentes de l’Etna et nous y installons notre campement pour plusieurs jours.

Nous passons une excellente soirée avec Frank & sa famille autour de ses jolis vins nature, chez Sandro qui nous régale avec de belles pizzas.

Nous profitons de ce camp de base pour explorer la région:

-randonnée sur l’Etna « fumant » entre sable volcanique et neige.

-visite de Catane & son marché aux poissons. Nous en profitons pour dégoter un beau morceau de thon qui nous régalera le soir au campement.

-découverte de la côte Ionienne où les enfants escaladent les rochers sous l’oeil des « Cyclopes »

Nous nous sentons bien sur l’Etna, mais il est temps d’explorer d’autres horizons; les volcans et les reliefs nous tentent tant que nous décidons de laisser les vélos et partons tous ensemble en camion. En route donc vers les Iles Eoliennes; Après délibération, c’est le Stromboli qui devient notre objectif.

Nous arrivons de nuit en « bateau volant » (Aliscafo). Nous dormons dans une petite pension au pied de l’île-volcan. L’île sans voiture est agréable à parcourir, le village est un labyrinthe de ruelles et petite maisons blanches et bleues. Nous nous croyons en Grèce !

Nous préparons l’ascension du volcan parmi les plus dangereux du monde avec Béatrice notre guide. Tout d’abord une giga pasta partagée avec Sergio, un espagnol qui fera l’expédition avec nous. Il y a une grimpette de 900m de dénivelé: un challenge pour Jeanne. Nous sommes tous très excités… Passé 700m d’altitude, le volcan fait entendre un premier grondement qui nous donne des frissons. Ce n’est que le début. Nous arrivons au dessus des cratères au coucher du soleil, l’ambiance est magique ! C’est avec émotion que nous assistons aux premières explosions. Nous nous sentons tout petits et très soudés. Entre deux éruptions, une petite explosion discrète mais festive: « Champagne ! »

Après ce spectacle magique, la descente au clair de lune dans le sable noir du volcan est presque irréelle et nous rentrons au village avec la sensation d’avoir vécu une expérience rare. Béatrice félicite les enfants et offre à Jeanne un t-shirt « Magmatrek »: quelle fierté! Nous quitterons le Stromboli  juste après la visite du POA (poste d’observation avancé) qui scrute en détail l’humeur du volcan. Merci encore à Béa et Viviane pour cette découverte très enrichissante.

De retour en Sicile, nous visitons Céfalu sur la côte Tyrrhénienne, où les enfants s’offrent une baignade sous les encouragements des habitants. Pendant ce temps Antoine nous prépare le café Napolitain tel qu’il l’a appris dernièrement: un délice.

Nous décidons de quitter à nouveau la côte et de traverser la Sicile par le parc de la Madonie au milieu de hautes montagnes sauvages où nous découvrirons de très belles forêts de chêne-liège… Mais il fait froid à plus de 1000m, trop dur pour le camping sauvage, aussi nous redescendons vers la côte Sud et la « Sicile Africaine ». Au réveil, après quelques douzaines de tartines au Nutella (petit dèj officiel du voyage…), nous partons vers Agrigente où nous allons réveiller les Dieu grecs dans la vallée des temples sous un soleil printanier. Nous nous promenons entre des temples majestueux et des oliviers de plus de 500 ans, terrain de jeu idéal pour un cache-cache historique.

Puis le cap est mis sur la Sicile Baroque au sud-est, d’où nous vous écrivons ce post après la » journée des mille marches » à Ragusa. Nous avons laissé une plaine agricole et maraîchère pour de belles collines quasi « irlandaises », emplies de murets de cailloux ramassés aux alentours.

Mais assez parlé, car Modica, la cité du chocolat, nous attend, et nous dormons ce soir à Syracuse…

Avirey des ch’tis !

Marie, Olivier et  les enfants.

 

Siamo in Sicilia !

 

Ciao a tutti !

Et ça y est, nous sommes passés de l’autre bord. La mer est désormais à notre gauche. Nous avons pris le bateau ce matin pour la Sicile. Débarquement à Messine, puis pédalage en direction de Catane le long d’une jolie côte. Nous attendons Marie, Olivier et les enfants d’une minute à l’autre, à la tombée de la nuit. On leur réserve une place sur notre camping préféré : la spiaggia. Et pour patienter, on vous envoie quelques nouvelles en sirotant une Moretti.

Encore une fois, notre périple de la semaine passée a été pimenté par de précieuses rencontres. Nous avons commencé l’année sous une bonne étoile. Notre premier pique-nique de 2014 aurait dû être un fiasco. Nous n’avions pas prévu que tout serait fermé le premier janvier et nous n’avions ni pain ni mortadelle. L’enfer ! Nous avons donc opté pour la cuisson de pâtes sur le port d’une petite ville désertée. Un couple curieux du vélo est venu nous parler. « Avez-vous besoin de quelque chose ? De pain ? Vous aimez le vin ? » Oui mais non, poliment, nous avons tout refusé. « Aspetta, aspetta ». Dix minutes plus tard, nous les avons vus revenir avec un énorme sac rempli de provisions: de l’huile d’olive locale, du vin rouge maison, des pâtes à gogo, des fruits, un panettone… Nous avons trinqué avec eux et sommes repartis repus et émerveillés par cette incroyable générosité.

Le soir-même, nous avons demandé à un monsieur s’il était possible de camper sous ses oliviers avec vue sur la mer. No problemo. « Vous voulez des citrons et des mandarines du jardin ? De l’eau ? »

Enfin le lendemain, crasseux comme après une semaine sans douche, nous prenions un café avec Catherine, une française installée à Pisciotta. « Vous avez besoin de quelque chose ? D’une douche peut-être, sans vouloir vous offenser ! ». Et v’là t-y pas qu’elle nous emmène chez elle pour nous offrir ce dont nous rêvions le plus à cet instant.

Bref, en traversant la région du Cilento, on se serait un peu crus dans la chanson L’Auvergnat de Brassens. Toi l’Italien, quand tu mourras, quand le croque-mort t’emportera, qu’il te conduise à travers ciel…au père éternel!

Nous avons bien poussé sur les pédales pour atteindre la Sicile car la côte calabraise était très escarpée. Mais la vue du Stromboli à l’horizon, les collines d’oliviers, les odeurs de citrons et de clémentines nous ont largement encouragés.

Nous avons aussi essuyé une journée de gros grain, de la flotte tout l’après-m’. De quoi nous tremper jusqu’aux os et nous faire opter, une fois n’est pas coutume, pour une vraie chambre avec un vrai lit à la ferme. Là encore, l’accueil était digne de la chanson. Nous avons profité de l’électricité pour regarder Gommora, un film sur la camora…Brrr… On a bien fait de le visionner après avoir traversé Mondragone et dormi sur les plages napolitaines abandonnées.

Depuis deux jours le temps est de nouveau au grand soleil. Nous avons sorti les lunettes noires et Antoine est en short. La vita e bella.

Les Ricetons ne doivent plus être très loin. L’excitation des retrouvailles est à son comble. On vous embrasse. A la semaine prochaine !

 

 

 

Buon Anno da Pioppi !

 

Auguri !

Nous vous souhaitons à tous une belle et heureuse année 2014 ! La nôtre a commencé en bord de mer, dans le petit village de Pioppi, sous les pétards et les feux d’artifice artisanaux. Il a fallu lutter pour tenir jusqu’à minuit après une journée de pédalage sur une côte escarpée. Mais nous avons réussi à pousser la soirée jusqu’au cap symbolique de minuit. « Auguri ! Auguri ! » Les cris des villageois ne nous ont pas empêchés de sombrer rapidement dans un profond sommeil.

Que s’est-il passé de notre côté depuis Noël ? D’abord, nous avons repoussé deux jours de suite notre départ de Napoli. Cela a bien fait rire nos hôtes qui nous avaient prévenus. « Quand on arrive à Naples, on n’en repart jamais », nous avait assuré Vladimir. Nous avons ainsi pu visiter le musée archéologique et son cabinet secret, dont nous vous réservons une petite photo. Nous sommes allés manger chez les parents de Natina au pied du Vésuve, le lendemain de Noël, pour déguster la traditionnelle minestra maritata, une soupe de légumes avec du poulet. Nous avons aussi pu participer à une grosse soirée pour l’anniversaire de Giovanna, une amie de Natina. Bref, nous en avons bien profité ! Après avoir accompli l’exploit de quitter cette cité envoûtante,  nous avons mis quelques jours à nous remettre d’une certaine nostalgie.

Les splendides falaises et les villages perchés de la côte amalfitaine nous ont heureusement consolés. Nous avons longé sur près de 50 km cette côte vertigineuse en nous arrêtant presque à chaque virage pour prendre des photos. Bellissimo !  Mais la beauté a un prix et l’endroit est aussi le fief des jet-setteurs. Avec nos petits moyens, nous avons quand même pu nous offrir une pizza  sur le port d’Amalfi avec un petit canon de limoncello, la boisson locale. Royal.

Nous sommes ensuite passés sans transition de ce paradis terrestre à une côte plate et dévastée, entre Salerno et Paestum. Là, plus de citronniers ni de voitures de luxe, mais des détritus partout, des maisons à peine finies déjà abandonnées, des immigrés qui errent en espérant se faire embaucher dans une azienda agricole, des prostituées sur le bord de la route… Craignant de devoir dormir dans cet endroit ravagé, nous avons pédalé comme des dératés jusqu’à Paestum. Et là, nous avons pu planter la tente au pied des temples grecs. Un de nos meilleurs campings sauvages en Italie, malgré un réveil brutal au milieu de la nuit par les aboiements des chiens errants.

A ce sujet, nous avons dû nous munir d’un bâton. Hier, nous avons été attaqués deux fois par des cabots sauvages. Antoine hurle plus fort qu’eux et agite son arme pour les faire partir. Pour l’instant, ça marche. On pense à tester une autre munition : les pétards.

Depuis Paestum, nous avons retrouvé une côte sauvage et préservée, avec de bons dénivelés cependant. Il va falloir pousser pour arriver lundi en Sicile.

D’ailleurs, il est grand temps de nous remettre en selle. On vous embrasse bien fort et on vous dit à la prochaine !

Buon Natale da Napoli

Buon Natale a tutti !

Nous vous souhaitons un joyeux Noël de la cité de Polichinelle, où nous avons pu poser nos sacoches et faire une trêve reposante. Très loin de sa mauvaise réputation, Naples ne nous a réservé que de belles rencontres. Et pour tout dire, nous en sommes tombés amoureux !

Le hasard a d’abord mis sur notre route un jeune cycliste, Gennaro, qui porte bien le prénom du Saint protecteur de la ville. Comme toujours avant d’arriver dans une grosse agglomération, nous angoissions un peu sur l’itinéraire à suivre. Comment éviter le périph’ ? Allions-nous trouver facilement l’adresse de notre hôte warmshower? En plus de nous offrir un cappuccino, Gennaro nous a gentiment proposé de nous accompagner jusqu’à la fameuse piazza del Plebiscito, où nous avions rendez-vous avec Francesco. Super sympa !

Nous avons ensuite passé deux jours chez Francesco, un professeur de sport, et son épouse Federica, illustratrice pour les jeunes enfants, dans un magnifique appartement du centre ville. De là, nous avons pu arpenter les rues animées de Napoli en découvrant les mille et une églises baroques, rococo ou romanes du centro storico.

Après nous avoir appris à reconnaître les pâtes de bonne qualité au toucher, Francesco nous a embarqués dans un superbe tour à vélo de vingt kilomètres. Nous l’avons suivi sur les riches collines de la cité, mais aussi dans les ruelles escarpées du pittoresque quartier espagnol. Ici, la règle avec les scooters et les voitures dans tous les sens, c’est que « ça passe ». Sensations fortes garanties !

Nous avons ensuite rejoint Natina, une amie d’amie à nous, qui nous a proposé de prendre sa chambre le temps des fêtes. Depuis samedi soir, nous avons donc la chance de vivre dans une coloc de dix étudiants très accueillants. Nous faisons des progrès fulgurants en italien, surtout après une ou deux Peroni. Et nous avons chacun eu droit à un cours particulier avec le cuistot de la bande, Vladimir. Antoine a appris à faire le vrai « caffè » italien et Catherine était tout émue, dimanche soir, de découvrir les secrets de la Carbonara. Mamma mia ! Dire qu’avant, elle mettait de la crème fraîche dans sa sauce…

Hier midi, le même Vladimir nous a concocté un repas de Noël: des pâtes aux crevettes et aux coquillages. Fantastico !

Puis hier soir, la coloc s’est vidée. Les étudiants sont partis chez leurs parents pour le réveillon. Nous avons donc passé notre soirée de Noël tranquillous, à manger des pâtes au pesto, boire quelques canons et aller faire un tour à la messe de minuit au Duomo, la cathédrale de Naples.

Demain, nous plions bagages pour rejoindre la côte amalfitaine. Nous sommes très excités à l’idée de retrouver bientôt Marie, Olivier et les enfants en Sicile.

En cette journée spéciale, nous vous faisons à tous de gros « baci ».

Ancora, Buon Natale ! Ciao ciao !

 

 

 

Tous les chemins mènent à Rome

 

Ciao a tutti !

Ouf ! On a bien failli ne pas pouvoir rédiger nos nouvelles hebdomadaires ce soir. Un drôle de carabiniero (gendarme italien) est venu se poser à notre table pour jaser en …allemand. Nous qui faisons tant d’efforts pour améliorer notre italien, non mais ! Il nous a taxé une cigarette puis, voyant que nous n’avions pas trop de répondant dans la langue de Goethe, il a fini par nous laisser.

Notre périple se poursuit piano piano, à la force de nos petits mollets bichonnés par une côte italienne relativement plate. Depuis Piombino, nous avons longé le bord de mer, comme toujours en direction du sud, en suivant la via Aurelia. Mais à l’approche de la capitale, l’antique voie romaine s’est transformée en deux fois deux voies. Gilet jaune sur le dos, nous avons serré les fesses pendant près de 200 km. Nous avions tellement hâte que cette espèce d’autoroute se termine que nous avons mis le turbo: 105 km en une journée, à 20km/h de moyenne. Pour un cyclo sportif, ce n’est pas très impressionnant, mais pour nous, chargés comme des mulets, ça l’est !

Nous avons fini par atteindre Rome samedi matin. Nous sommes tombés directement sur la majestueuse place Saint – Pierre du Vatican. Après avoir rangé notre couteau suisse, nous sommes bien sûr passés devant les gardes suisses pour visiter la basilique. Ses plafonds dorés filent le vertige d’en bas ! C’est très impressionnant.

Alors que nous nous promenions à biclou dans les rues pavées de cette magnifique cité musée, nous avons croisé un autre cyclo-touriste français, Clément, qui allait dormir chez le même hôte warmshower que nous. Le beau hasard ! Arrivés chez Luca, nous nous sommes retrouvés tous les trois dans une énorme soirée célébrée pour ses 50 ans. L’occasion de rencontrer plein de Romains d’un coup et de goûter tous les mets préparés par sa femme, sa mère et sa belle-mère.

Le lendemain, après une bonne lessive, nous avons sillonné Rome à vélo avec le sympathique Clément, du Panthéon au Colisée, en passant par le palais de Venise, d’où le Duce faisait ses discours. Nous avons quitté la grand’ville lundi matin pour retrouver la mer et le calme des stations balnéaires endormies.

Hier soir, des pêcheurs sympathiques nous ont permis de faire quelques progrès en italien.  Nous savons maintenant expliquer que nous sommes mariés et que cette baroude est un peu notre voyage de noces. Quand on a vu leur réaction, on a réalisé que ce détail devait plaire beaucoup ici. On s’en resservira !

Domani mattina, andiamo in Napoli où nous serons hébergés par Francesco. Noël approche. Nous ne savons pas encore où nous serons pour les fêtes. Mais une chose est sûre, par la pensée, un petit bout de nous sera en France avec vous.

Bises et à la semaine prochaine !

 

 

 

Andiamo !

 

Ciao la compagnie !

Il est 17h30, nous sommes confortablement installés à la terrasse d’un café. Les lumières de Noël de Piombino nous rappellent que c’est bien l’hiver pourtant. Nos réveils sous la tente aussi, confessons-le ! Il ne fait pas chaud le matin quand la toile nous goutte dessus. Au moins nous ne traînons pas pour nous mettre en selle. Et, chose extraordinaire, nous nous levons plus tôt que lorsque nous travaillions. A 6h15 pétantes, Antoine prépare le café. Nous profitons ainsi pleinement de la lumière du jour.

Pour continuer par l’essentiel – la bouffe – on peut dire que nous sommes servis ! Nous parcourons chaque jour le mercato des villages que nous traversons en salivant devant les étals. Ici, la vita e bella quand on aime les pastas, le fromage et le jambon. Sans dépenser beaucoup, nous nous préparons de bons gueuletons le midi et le soir. Parfois, nous accompagnons le repas d’un Chianti. Mais nous sommes beaucoup plus sages qu’en Irlande sur ce point. Si si, on vous l’jure !

La côte italienne est beaucoup moins bling bling que la Côte d’Azur. Nous y croisons de nombreux cyclos sportifs qui nous disent presque toujours «ciao». C’est sympa. Lors d’une petite montée, nous avons également rencontré un couple de Français, Fabienne et Stéphane, qui rentraient de six mois de voyage à vélo couché. Nous avons papoté près d’une heure le long de la route. Ils nous ont confirmé que les Italiens n’étaient pas les plus forts du point de vue de l’hospitalité. Notre nouveau défi : réussir à nous faire inviter ! Ne serait-ce que pour progresser un peu dans la langue, car nous sommes limités.

Le camping sauvage est interdit dans tout le pays. Cela pimente un peu nos fins de journées, qui finissent presque toujours sur la plage ou dans un port. Sauf lorsque nous avons décidé de passer le col du Bracco l’après-midi et que nous nous sommes retrouvés à 600 mètres d’altitude pour la nuit… Nous avons alors tenté la cour d’un hôtel fermé pour l’hiver, mais vers 18h, un petit monsieur est venu nous dire « e privato, e privato ». Avec nos trois mots d’italien, nous avons réussi à négocier « una notte » en promettant de décamper tôt le lendemain matin. Cette contrainte nous a permis d’admirer le lever du soleil sur les montagnes des Cinque Terre.

Mais il nous arrive aussi d’avoir de la chance. Hier soir, nous avions grand besoin de prendre une douche. Nous avons longé une multitude de campings fermés avant de nous résigner et aller sur la plage. Le gardien du port nous a alors offert d’utiliser la douche des marins d’eau salée. Il ne pouvait pas nous faire plus grand plaisir. Grazie mille !

Côté touristique, en longeant la côte, nous découvrons le charme désuet des stations balnéaires hors saison. Nous avons beaucoup aimé Pise, sa tour penchée, évidemment, mais aussi ses ruelles et ses quais le long de l’Arno. Depuis Livourne, nous avons pris la route des vins et des oliviers de Toscane. Fait étrange, nous n’avons pas craqué pour une bouteille. Ce soir, ce sera gnocchis au parmesan et boulettes de viande… à l’eau. Quand on vous dit qu’on est plus sages qu’en Irlande !

Allez, bonne semaine à tous et à bientôt !

On dirait le sud

 

Ciao a tutti !

On se la joue, mais il a d’abord fallu demander au patron du bar si « salut tout le monde » se disait bien comme ça… Comme vous l’aurez compris, nous venons de débarquer chez nos voisins italiens. La côte d’Azur est déjà derrière nous.

Dés le premier soir, nous y avons fait une belle rencontre : Michel et Natalie. Ces amoureux de streetstepper (un vélo encore plus bizarre que le nôtre) tiennent un magasin de cycles à Six Fours les plages. Grâce à leur hospitalité, nous avons pu camper derrière la boutique. La nuit commençant à tomber, nous étions plus que ravis !

Nous avons ensuite mis le cap sur Toulon où nous avons trouvé une piste cyclable très agréable. Peu après le Lavandou, nous avons ainsi pu camper au bord des falaises sans gêner personne. Comme nous le prouvera la suite, nous avons été chanceux. Car la côte d’Azur, même en hiver, n’est pas le paradis des campeurs sauvages…

Après avoir bien profité de notre endroit paradisiaque, nous avons pris la route pour la tant attendue ville de Saint-Tropez. Enfin surtout pour Catherine qui chantonnait avec émotion ses génériques préférés de « Sous le Soleil ». Hélas ! La pluie s’est mise à tomber. Et la ville des paillettes a plutôt rimé avec pique-nique frigorifiant sous un abri de fortune. Le café, pour se consoler, a quant à lui coûté 3,40 euros. Bref, on n’a pas joué aux riches très longtemps.

La pluie ne nous a pas lâchés de la journée et c’est congelés que nous sommes arrivés dans la charmante cité vidéosurveillée de Saint-Aygulf. La nuit pointant le bout de son nez, nous avons pris l’option « boire un café et demander innocemment un endroit où camper ». La combine ne prenant pas, nous avons sonné aux portes en demandant un coin de jardin. « Non merci », nous a répondu un habitant. Nous avons fini par nous rabattre sur le parc de la ville, mais il fermait à 18 h et la police veillait. Désespérés, nous avons demandé aux policiers où dormir. Et là, surprise ! Le gendarme nous a envoyés sans hésiter vers les bars abandonnés de la plage. Nous étions donc pour une nuit de plus au sec, dans un endroit qui, l’été, doit être surpeuplé.

La suite de la route a été une sorte d’incroyable percée dans le monde des ultra-riches. Cannes, Nice, Monaco. Nous vous en réservons deux clichés qui nous ont amusés malgré le malaise que cet étalage nous a fait ressentir. Le yacht baptisé « c’est la vie » sur le port de Monaco, on ne pouvait pas le louper.

Enfin, pour en venir à ce soir, la température en Italie est idéale. Entre 17 et 20 degrés la journée. C’est un bel avant-goût de la dolce vita qui nous attend.

On vous embrasse tous bien fort ! A bientôt !