Les Bicloucipedistes Sur les routes d’Europe

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Dernière ligne droite…

 

Bonjour à tous !

C’est autour d’un verre de Montagny que nous rédigeons le dernier billet du voyage, attablés au café de la gare de Buxy, en Bourgogne…en France ! Nous sommes à moins de 100 km du terminus de cette formidable année de vadrouille. Le temps des retrouvailles approche. Celui de dire au revoir à notre vie nomade aussi. Nous venons de réaliser un rêve, mais ce n’est pas fini, il nous en reste plein les sacoches !

Nous avons quitté Bérengère et JB hier soir à Chalon, après plus de 1000 km roulés ensemble sur le chemin du retour. Forcément, au moment de nous dire au revoir, les larmes ont coulé. Leur amitié est un précieux cadeau de fin de périple. Nous ferons tout, malgré la distance, pour la conserver. Rendez-vous est déjà pris pour le festival du voyage à vélo de Paris, en janvier. En attendant, nous leur souhaitons bonne route et surtout, bon atterrissage à Saint-Malo.

Les derniers kilomètres en Allemagne et en Suisse se sont faits avec eux dans la bonne humeur, malgré un temps de cochon. Nous avons suivi le Rhin jusqu’à la frontière française, à Bâle, après une dernière nuit à l’étranger haute en couleurs. Nous sommes tombés sur une fête de village à Wallbach. A une heure du matin, après une dernière tournée gratuite de currywurst, nous avons demandé où planter nos tentes. Un grand moustachu, Karl, nous a invités à passer la nuit dans sa caravane vintage, dans la cour d’un musée d’antiquités. Au réveil, café et brioches nous attendaient sur un vieux tracteur. C’était parfait pour une dernière expérience de l’hospitalité spontanée.

Au passage de la frontière française, là aussi, les larmes ont coulé. Nous étions tous très heureux de revoir le pays, ses PMU, ses boulangeries, ses charcuteries, ses petites épiceries. Le simple fait de dire « bonjour » aux passants nous remplissait d’excitation. Nous avons fêté ça lundi matin, à Mulhouse, avec une tournée de pains au chocolat.

Nous avons ensuite roulé jusqu’à Belfort, où nous étions attendus par Pascal et Pascale, deux cyclos que Bérengère et JB avaient croisés en Grèce, sur l’île de Lesvos. Nous avons passé deux journées chez eux au chaud, à savourer de bons repas végétariens et profiter d’une douche bienvenue. Merci mille fois !

Avant de nous séparer de nos amis bretons, nous avons saisi toutes les occasions de faire la fête : passage de nos 15000 km, anniversaire de notre première année sur la route, anniversaire du PACS de Bérengère et JB… Nous avons fait un dernier feu de camp sur une île de la Saône, en utilisant le carnet de la frangine Marie pour chanter à tue-tête jusqu’à deux heures du matin. « Buvons encoooooore, une dernière foiiiiiiiis, à l’amitié, l’amour la joie, l’amour la joie ». Les propriétaires de l’écluse ont dû apprécier nos voix, eux qui avaient écrit sur leur maison « le silence est d’or »…

Demain, nous arrivons à Mâcon, chez mamie Eliane. Nous sommes impatients de la retrouver. C’est chez elle que nous poserons nos sacoches et notre vélo pour aller plus tard à votre rencontre –en train- à Lyon, en Ardèche, en Auvergne, à Marseille et en Champagne.

Sur ce, on vous embrasse et on vous dit, pour de vrai cette fois, à tout bientôt !

Convoi exceptionnel

Tchüss !

Chers amis, chère famille, c’est sans doute la dernière fois  que nous vous écrivons de l’étranger. Enfin, dernière fois… jusqu’au prochain voyage, bien sûr !

Comme vous vous en doutez, la finale de la coupe du monde est pour nous l’occasion de faire une sacrée fiesta avec les Allemands. Si nos souvenirs sont bons, nous retrouvons notre tente à 5 heures du matin. Autant dire que le réveil est difficile. ..Un tantinet ambitieux, nous décidons tout de même de reprendre la route. Après vingt petits kilomètres, nous finissons par déclarer forfait pour poser le campement au milieu des limaces. Rien d’idyllique, certes, mais pour dormir le plus tôt possible, nous ne sommes pas très exigeants.

Après deux journées de calme réparateur, nous retrouvons nos amis Bérengère et JB à Dillingen. Heureux de reformer le quatuor, nous  reprenons d’emblée nos interminables conversations et fous rires le long de l’eurovélo 6.

La frontière française approchant, nous parlons de plus en plus du retour, partagés entre la hâte de retrouver les nôtres et l’angoisse de reprendre la vie à zéro. Cette ambivalence se traduit même dans notre façon d’avancer. Impatients de déguster notre première baguette, nous allons pourtant de plus en plus lentement, profitant de la moindre halte baignade dans le Danube, ou retardant l’heure du coucher pour rester ensemble autour du feu. Il faut dire que nous nous rencontrons à un moment très intense du voyage, la tête remplie de souvenirs impérissables et de projets pour l’avenir.

A Sigmaringen, une chouette surprise nous attend. Nous tombons par hasard sur la fameuhly, qui voyage à quatre sur de pittoresques tricyles couchés. Nous ne les avons pas revus depuis Athènes. Au moment des retrouvailles, l’émotion est à son comble. Manu, Hélène, Léo et Malo vont se joindre à nous pour la suite du périple. Nous sommes désormais huit en file indienne sur l’eurovélo 6, un vrai convoi ! Nous rentrons tous en France après un an sur les routes. Nous faisons tinter fort les sonnettes. Nos campements sauvages sont assez impressionnants. Trois tentes, sept vélos, une grande bâche tendue pour abriter nos repas et nos parties de kem’s.

Dans la joie et la bonne humeur, nous avançons ensemble vers le connu et l’inconnu : notre pays, nos amis, nos familles, nos nouvelles vies à construire. Nous sommes émus et nous le serons plus encore dans quelques jours, au moment de dire tout simplement « bonjour » aux douaniers alsaciens.

A très bientôt !

 

Six roues libres

Guten Tag !

Aujourd’hui, nous sommes au bon endroit au bon moment : en Allemagne, le jour de la finale de la coupe du monde. En mauvais perdants, nous leur en voulons un poil d’avoir éliminé la France, mais s’ils gagnent, nous serons plus que partants pour faire la fête avec eux !

Nos dernières nouvelles remontent donc à Vienne. A peine sortis de la capitale autrichienne, nous tombons sur deux jeunes cyclos bretons, Bérengère et JB, qui rentrent aussi d’un an de baroude à vélo autour de l’Europe.  Nous nous arrêtons pour discuter une heure, puis deux, avant de décider de nous retrouver plus tard pour pédaler ensemble sur l’eurovélo 6. Une chouette perspective !

Nous continuons seuls notre route palpitante le long du Danube. Des digues, des barrages, des digues, des barrages…  Soudain, après Krems, la piste nous éloigne du fleuve pour nous faire passer au milieu des vignes et des villages du Wachau. Nous croyons rêver. La route est belle, variée, il y a même un peu de relief. Seul bémol : les caves sont trop chics pour qu’on ose s’arrêter faire une dégust’…

Nous nous organisons une pause « match » France-Allemagne à Melk, une jolie bourgade dominée par une imposante abbaye baroque. Mais en arrivant à l’office du tourisme, c’est un bar avec écran géant que nous demandons. Il faut assumer sa beaufitude dans ces cas là ! Après la défaite, nous partons, tout penauds, chercher un endroit où camper le long du Danube.

Le lendemain, stimulés par notre possible rendez-vous à Passau avec Bérengère et JB, nous faisons près de cent kilomètres. Nous nous arrêtons quand même à Linz. Catherine a une pensée émue pour mémé Monette qui réussissait si bien la tarte  originaire d’ici. Nous en goûtons une part dans un café, plutôt bonne, mais bien sûr, rien à voir avec celle de mémé…

Le passage de frontière avec l’Allemagne est invisible : pas de panneau, pas de changement de langue ni de monnaie. Une fois arrivés à Passau, nous appelons nos nouveaux copains pour les retrouver à la gare. Nous avons fabriqué un petit écriteau « herzlig wilkommen » pour les accueillir. C’est parti pour quatre jours de bavardages et de fous rires le long de l’eurovélo 6. Nous n’arrêtons pas de discuter. Les pauses pique-nique, remplissage d’eau, courses (à Netto) durent beaucoup plus longtemps que d’habitude. Nous avons tellement à échanger sur cette année commune passée sur les routes d’Europe. Lecteurs de La Décroissance, ils partagent aussi avec nous beaucoup d’idées  sur le voyage à vélo et sur la vie en général.  Les kilomètres ne défilent pas autant que d’habitude, mais qu’est-ce qu’on s’amuse !

Un soir, nous faisons une pause dans un biergarten. JB, qui connaît bien l’Allemagne, nous fait essayer la pinte d’un litre. Au moment de repartir, nous chantons fort, mais nous arrivons à nous perdre sur l’eurovélo 6…

Nous passons une dernière soirée feu de camp avec JB et Bérengère, avant de nous séparer à Regensburg. Ils ont rendez-vous avec des amis à côté de Munich. C’est toujours dur de dire au revoir, même quand on a passé l’année à faire ça. Nous avons toutefois bon espoir de les recroiser plus loin.

Sur ce, il nous reste quelques kilomètres à faire avant de trouver un camping près d’un biergarten pour regarder le match. On vous embrasse et on vous dit à bientôt ! En août, promis.