Les Bicloucipedistes Sur les routes d’Europe

le biclou

Bizarre, bizarre, vous avez dit bizarre ? Comme c’est bizarre…Notre vélo suscite bien des regards éberlués sur son passage. Il s’agit d’un tandem mixte, avec un pédaleur en position classique à l’arrière et une pédaleuse en position presque couchée à l’avant. Pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple ? Parce que ce vélo est la solution idéale pour réconcilier problème de dos et plaisir de voyager en amoureux. Nous pouvons ainsi râler de la pluie et du vent sans avoir à crier, mais aussi contempler ensemble les p’tits oiseaux et les jolies fleurs. Chacun a une vue dégagée, chacun a son rôle à jouer. Antoine gère la direction et le freinage, Catherine pédale aussi (si !si !), lit la carte et prend des photos. Il faut l’avouer, ce n’est pas très équitable, mais ça nous convient.

Bien sympathique votre engin, mais il coûte combien ?

Si notre vélo a un défaut, c’est bien son prix exorbitant. Fabriqué par la marque allemande Hase, le Pino (c’est son nom commercial) coûte entre 3500 et 5000 euros neuf. Il nous est toujours pénible de l’annoncer à des personnes qui viennent de tester la bête, et bien sûr, de l’approuver. Cela nous renvoie à quelques mois en arrière, quand nous avons découvert le tandem sur Internet. Nous avions alors calculé le temps qu’il nous faudrait pour caresser l’espoir de nous le procurer avec nos deux SMIC, soit dix mois environ. Heureusement, nous avons été chanceux puisque nous sommes tombés sur une occasion. Félix et Stéphanie, dont nous avions suivi avec attention les péripéties en Amérique du sud ont pris la décision, début 2011, de se séparer de leur fidèle Tancar. Nous avons donc pu l’acheter avec 10000 km au compteur pour « seulement » 2800 euros.

Elle fait la sieste, la dame à l’avant ?

Bien que paresser soit une activité que je pratique sans complexe, il est un tantinet agaçant, surtout en pleine montée, de se faire surnommer « la fainéante » par des inconnus. Il va sans dire que ma position est plus confortable que celle d’Antoine. Mais attention, il veille sur mes pédales. Et quand je mollis, il n’hésite pas à me rappeler à l’ordre en me demandant innocemment : « Tu pousses, là ? ». N’étant pas sportive dans l’âme, j’apprécie énormément le fait de ne pas souffler comme un bœuf quand ça grimpe. Mais rassurez-vous, je sens aussi mes cuisses et mes mollets en fin de journée. Par ailleurs, nous avons fait le choix de ce tandem pour dépasser des problèmes de dos qui m’interdisent en théorie de faire du vélo. Il n’est peut-être pas inutile de le rappeler pour celles et ceux qui connaissent ce type de soucis. Si vous avez une lombalgie chronique, ne renoncez pas à la bicyclette! Trouvez un partenaire sympa et mettez des sous de côté !