Les Bicloucipedistes Sur les routes d’Europe

Sur l’île de Pâques

 

Kalimera !

Ouh la la, ça fait une paie qu’on ne s’est pas attablés pour vous faire parvenir quelques nouvelles. Et pourtant, histoire de combler l’attente des pièces du vélo, nous en avons fait des choses.

D’abord, Poncho et Herman nous ont extirpés d’Athènes pour aller « travailler » à Pachamama, une terre qu’ils cultivent et sur laquelle ils fabriquent de drôles de maisons. Nous y avons passé deux jours tranquilles sous le soleil, à désherber et à peindre.

Nous sommes retournés ensemble à la ville, où nous avons fini par nous rendre à l’évidence. Il manquait un petit détail à notre séjour athénien: l’Acropole… Quinze jours dans la capitale et nous n’avions pas encore mis les pieds dans l’endroit le plus visité de la ville. C’est chose faite ! En faisant abstraction des touristes (nous compris) et de l’énorme chantier des travaux de restauration, c’est un lieu fort émouvant.

Poncho est ensuite parti en voyage à Barcelone. Habitués à son amicale présence, nous avons eu l’impression de nous retrouver tout seuls. Ni une ni deux, nous avons plié sacoches pour aller nous promener dans les Cyclades, sur l’île paradisiaque de Serifos, à 5 h de navigation d’Athènes. Dur dur la vie !

Le bateau partait du Pirée un vendredi à 7 h du matin. Réveillés à 4h, nous avons pu prendre le premier métro avec le biclou que nous avons poussé dans les escalators. C’était sportif. Nous avons réussi à trouver notre pont d’embarquement sur l’immense port d’Athènes, d’où nous avons pu admirer le lever du soleil. Malgré la fatigue, nous nous sentions ravigotés par cette nouvelle aventure qui commençait.

A peine arrivés sur l’île aux reliefs inquiétants pour nos mollets atrophiés, nous avons fait la rencontre d’un sympathique couple de Bretons, Chantal et Joël, que nous avons recroisés plusieurs fois dans des lieux improbables. Ils faisaient le tour des Cyclades et ils exploraient les îles en marche et en stop. Courageux! Nous, fidèles à nos habitudes, nous avons commencé par nous poser dans un troquet pour boire un café frappé. Nous avons atterri sans le savoir dans le bar le plus sympa de l’île, chez Dimitri. C’est un autre Français (Nicaraguayen-chinois et Italien!), Louis, qui nous l’a appris quelques minutes plus tard. Nous nous sommes rapidement liés d’amitié et nous avons fini la soirée ensemble sur la plage de Livadakia, où nous avions élu domicile, juste à côté du camping (par chance fermé).

Le lendemain, jour de Pâques, nous avons décidé de grimper jusqu’à Chora, le grand village blanc et bleu de Serifos, perché sur un éperon rocheux. Nous avons parcouru, émerveillés, les ruelles en escaliers au milieu des petites maisons et églises cycladiques. C’était tellement beau qu’on avait besoin de se pincer pour voir si on n’était pas en train de rêver ! Louis nous a ensuite rejoints pour une randonnée jusqu’à l’un des sommets de l’île. Là aussi, il fallait se pincer. Nous avons attendu minuit pour assister à la traditionnelle messe orthodoxe de Pâques. C’est la fête la plus importante en Grèce, bien avant Noël. Toute l’assemblée, nous y compris, avait des bougies que le pope a allumées à minuit. Après cette journée riche en découvertes, nous sommes redescendus de nuit jusqu’à Livadi.

Nous avons ensuite passé quelques jours de farniente au village et sur la plage. Puis nous avons fini par nous lancer dans le tour de l’île. Mais avant, Louis et sa sœur Olivia nous ont embarqués chez eux en scooter et en quad pour prendre une bonne douche. Et ça nous a fait le plus grand bien !

A peine embarqués sur la route du nord, nous avons dû descendre du vélo pour le pousser dans les montées. Finalement, la marche, ça nous plaît aussi. Bon, il faut se coltiner 65 kg de bagages et de biclou, mais c’est le prix de l’autonomie. Car sur le reste de l’île, point de magasins. Quelques tavernes ça et là, rien d’autre. Conseillés par Olivia, nous sommes descendus à l’une d’entre elles, sur la plage de Plati Gallo. Nous y avons fait un bon gueuleton avant de chercher un endroit où camper. L’aubergiste nous a conseillé une plage au bout d’un sentier. Et là, nous sommes de nouveau tombés par terre face à la beauté du lieu. Oui on sait, on s’emballe, mais faut le voir pour le croire ! Une plage déserte cernée de rochers, une eau transparente et turquoise, un sable presque blanc et, le mieux, du bois pour faire un grand feu ! Munis de nos carnets de chants concoctés par la frangine Marie, nous y avons passé une soirée inoubliable. Le lendemain, envoûtés par le lieu, nous avons décidé de rester une journée de plus à jouer les Robinson. Antoine a fabriqué une grande poubelle en bambou et a vidé la plage de ses bouteilles en plastique. On enverra la photo à Nicolas Hulot 😉

Nous avons bien sûr fini par quitter ce petit coin de paradis pour explorer le reste de l’île. En commençant par une énorme grimpette d’une heure pour rejoindre la route. Argh, nous avons bien transpiré. Arrivés en haut, nous avons repris le biclou pour nous rendre à un monastère tarxiaque. En croisant le pope qui nous ignore royalement, nous tentons une approche: « Milate anglika? » (parlez-vous anglais). « Ochi, mono ellinika » (Non, seulement grec), nous répond-t-il d’un ton glacial avant de rentrer dans le saint lieu. Comme le rustre cureton n’a pas fermé la porte derrière lui, nous nous glissons à l’intérieur du monastère et nous faisons bien. C’est une magnifique bâtisse blanche fortifiée.

Nous reprenons la route entre vallons et montées jusqu’au col, d’où nous nous laissons joyeusement glisser jusqu’à Mega Livadi, un ancien village de mineurs. Serifos avait autrefois un important gisement de fer. Tout a été laissé dans son jus, à l’abandon, depuis les années 60. En nous promenant, nous tombons sur des petits charriots rouillés et des entrées de mines. Les toiles d’araignées ont envahi le sentier, l’ambiance est étrange.

Nous dormons sur le port avant de remonter, le lendemain, en poussant de nouveau le vélo jusqu’à la route. En arrivant dans la baie de Koutalas, nous tombons sur un énoooorme yacht. Nous sommes convaincus que c’est celui d’une star, peut-être Brad Pitt. Nous observons, fascinés que nous sommes, le va-et-vient des riches sur leur drôle de monture. Puis nous continuons, idiots de pauvres, à pousser notre biclou sur la route, sous un soleil accablant.

Notre petit tour est terminé et ces petites vacances dans les vacances aussi. Nous apprenons qu’un bateau part pour Athènes dans l’après-midi. Sans avoir le temps de dire au revoir à Louis et sa famille, nous quittons l’île onirique. Quand on arrive en ville (les gens changent de trottoir), le bruit et l’odeur nous font une drôle d’impression. Nous arrivons à nous hisser dans le métro jusqu’à Monastiraki. Mais là, nous réalisons qu’il va falloir rentrer chez Poncho et Herman à vélo. Malgré le flot des bagnoles, la traversée d’Athènes by night se fait sans heurts. Nous sommes fiers de retrouver le chemin de la maison. Mais en arrivant, personne. On regarde nos mails et Poncho nous explique qu’ils sont partis jusqu’à demain. Heureusement, la porte est ouverte. Nous montons sur le toit, une terrasse, et nous y installons la tente. L’un de nos campings les plus insolites !

Aujourd’hui, nous avons retrouvé les copains. Nous avons aussi reçu LE mail tant espéré. Nos pièces sont arrivées !!! Nous serons donc bientôt de retour sur les routes 🙂

On vous embrasse tous bien fort. A la prochaine !

 

 

2 Thoughts on “Sur l’île de Pâques

  1. Joëlle on 29/04/2014 at 19:01 said:

    C’est beau à vous couper le souffle! On irait bien vous rejoindre… Quels sont vos projets après la Grèce? Gros bisous des Auvergnats

  2. Parrain Tutu on 10/05/2014 at 13:10 said:

    Que de souvenirs dans les Cyclades ! Un de nos plus beaux voyages !! On s’y croyait en regardant vos photos ! Bisous et bonne continuation !

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