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C’est sur l’île de Zut, dans l’archipel des Kornati en Croatie, que nous avons eu envie de nous lancer dans l’aventure d’un voyage au long cours. Notre monture, pendant ces vacances de l’été 2010, était un kayak double. Un tandem de la mer en somme. Nous bivouaquions chaque soir sur des îles désertes, changions de paysages plus que de chemises et en étions très heureux. C’est donc autour d’une pinte de Karlovacko, la bière locale, que nous avons décidé d’abandonner, le temps d’une année ou deux, notre sympathique routine lyonnaise. Loin de nous le besoin de fuir une vie triste et monotone. Nous apprécions notre quotidien.
Seulement voilà, nous sommes jeunes et pas encore parents. Il est donc grand temps de prendre notre temps. Malgré toutes ces certitudes, nous avons hésité avant de nous lancer. Aurons-nous assez d’économies pour aller au bout de notre rêve ? Comment allons-nous affronter le retour ? Comment gérer les troubles bipolaires de Catherine sur la route ? C’est lors d’un festival sur le voyage à vélo que nous avons choisi de faire le grand saut. Merci à Félix qui nous a dit ce jour-là que nous trouverions toujours une bonne raison de ne pas partir.
Partir, oui, mille fois oui, mais où, quand et comment ? L’idée du vélo nous est aussi venue en Croatie, sur le chemin du retour. Notre petite AX, fidèle compagne depuis dix ans, venait de rendre son dernier souffle de CO2 dans le pare-choc d’une camionnette croate. Nous savions que lorsqu’elle nous lâcherait, nous n’en rachèterions pas. Habitant au cœur de Lyon, elle ne nous était pas indispensable. Ni trop rapide, ni trop lent, le vélo nous est apparu naturellement comme le moyen de transport idéal pour sortir des sentiers battus.
La destination, elle, a changé à plusieurs reprises. C’est le grand Est qui nous a inspirés au début. Puis les contraintes liées à notre principe de ne pas prendre l’avion ont rendu l’escapade compliquée. Nous avons aussi dû tenir compte de notre budget et de la santé un peu fragile du moteur avant du tandem. Résultat des courses : c’est notre bon vieux continent européen que nous allons sillonner en long, en large et en travers, en repassant de temps en temps à Lyon.
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